DENGUE : COMBIEN DE MORTS FAUDRA-T-IL ENCORE POUR ENFIN ENTREPRENDRE LA REFORME DE LA LUTTE ANTI-VECTORIELLE ?
Dès le 19 janvier 2010, j'ai interpellé Madame la Ministre de la santé et des sports sur l'urgence sanitaire due à l'inquiétante prolifération des moustiques vecteurs de la dengue en Guadeloupe et en Martinique.
Aujourd'hui, des Guadeloupéens et des Martiniquais meurent et, l'Institut National de Veille Sanitaire (INVS) dénombre plus de 9000 cas avérés pour le seul département de la Guadeloupe.
L'absence d'une gouvernance claire qui présiderait à gérer ou à prévenir au mieux une crise, se fait cruellement ressentir. Or, la vie des ultra-marins en dépend.
Depuis 2009, dans une correspondance datée du 27 janvier de la même année, le Ministère de la santé et des sports reconnaissait formellement que la refonte générale des politiques de lutte anti-vectorielle en Outre-mer constituait une véritable urgence en matière de santé publique. Et, pourtant rien n'a changé.
J'ai interrogé Madame la Ministre sur l'aspect inopérant de la délégation de gestion voulue par la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales qui n'a pas permis d'atteindre les objectifs en ce qui concerne la formalisation des synergies nécessaires entre les services de la Préfecture et ceux du Conseil Général de la Guadeloupe en matière de lutte anti-vectorielle.
Je ne peux donc pas me satisfaire d'une réponse qui énumère l'état de la progression de la dengue dans le monde. Ni d'un hypothétique vaccin qui devrait être testé d'ici 2013 alors qu'il y a une urgence sanitaire. Il nous faut des mesures concrètes, des directives claires concernant les responsabilités de l'État et des services des collectivités.
Nous ne pouvons pas attendre que les morts soient plus nombreux pour obtenir que le gouvernement daigne se pencher sur la situation épidémiologique de la Guadeloupe et de la Martinique.
Bien que nous soyons habitués aux silences assourdissants du gouvernement face aux différentes crises que traversent nos collectivités, j'espère que les conséquences qui ont résulté de ces attitudes, invitent à une réaction immédiate et à la prise de vraies responsabilités.